Fonds d’investissement en France : les principaux acteurs à connaître en 2025

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Professionnels en réunion à Paris avec skyline La Défense

En 2025, la concentration du capital dans moins de dix groupes façonne la répartition des investissements en France. Certains fonds affichent des performances records alors que d’autres peinent à atteindre leurs objectifs, malgré un contexte macroéconomique plus stable que prévu.L’écart de rendement entre les fonds leaders et les acteurs de taille intermédiaire s’accentue. Les critères ESG, autrefois accessoires, deviennent déterminants dans les décisions de souscription, bouleversant les pratiques établies du secteur.

Panorama du private equity en France : où en est le marché en 2025 ?

Le private equity français ne connaît aucun répit. L’an passé, plus de 35 milliards d’euros ont été levés, un sommet maintenu malgré l’agitation des marchés et le durcissement des règles de supervision. Les groupes déjà bien installés continuent d’élargir leur avance, mais de nouveaux fonds, plus affûtés, s’affirment grâce à des partis-pris sectoriels et une volonté d’agir sur l’impact.

Pour prendre la mesure de cette montée en puissance, il suffit d’observer l’éclosion de plusieurs grandes familles de fonds :

  • Capital innovation : la tech et la santé raflent toujours plus d’attention, captant une dose croissante des flux d’investissements chaque année.
  • Capital transmission : la vague des départs à la retraite dans les PME crée une opportunité inédite pour le renouvellement de tout un pan de l’entrepreneuriat français.
  • Dette privée : cette catégorie, forte de son équilibre entre rendement et gestion du risque, fédère désormais un panel d’investisseurs séduits par cette approche diversifiée.

Le choix des secteurs évolue à vive allure : priorité donnée à la transition écologique, à l’industrie et aux infrastructures. Les sociétés de gestion font désormais des critères ESG une étape incontournable de leur sélection. Résultat, le private equity apparaît comme une voie sérieuse pour ceux qui veulent sortir de la volatilité des marchés cotés.

Les investisseurs, plus exigeants, ne se satisfont pas de promesses immédiates. Ils recherchent des fonds capables de valoriser sur la durée : accompagnement stratégique, transformation des entreprises, engagement côté managers. Résultat, de nouveaux acteurs, notamment institutionnels, se tournent vers cette classe d’actifs, en quête de rendements différenciants au sein d’une Europe prudente.

Quels sont les critères qui distinguent les fonds d’investissement les plus performants ?

Juger la performance d’un fonds sur une année n’a plus grand sens : aujourd’hui, ce sont la constance et la robustesse sur plusieurs cycles économiques qui priment. Les professionnels misent sur un historique solide, capable de résister aux tempêtes, et sur une gestion des risques à toute épreuve. Un faux pas et la confiance, patiemment acquise, s’effrite.

L’atout décisif ? Une spécialisation nette et revendiquée : qu’il s’agisse de capital innovation, développement, transmission ou dette privée, ceux qui tirent leur épingle du jeu savent identifier les opportunités inaccessibles aux fonds généralistes, tisser des liens forts avec les entrepreneurs et apporter une vraie compétence de secteur.

Impossible dorénavant d’ignorer l’exigence ESG. Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance ont cessé d’être cosmétiques : ils guident la sélection, dictent la gestion et répondent à la fois au cadre réglementaire et au souhait des investisseurs de donner du sens à leur épargne. La capacité à mesurer un impact réel, la clarté sur l’utilisation des ressources, voilà de nouveaux standards qui s’imposent.

Autre marqueur de sérieux : une politique de frais de gestion transparente, où la rémunération des équipes s’aligne sur la performance livrée, non sur la taille des encours collectés. Les offres fiscales, telles que la réduction d’impôt pour les particuliers, pèsent aussi dans la balance, à condition de ne jamais éclipser la gestion rigoureuse qui fait la réputation d’un fonds.

Classement 2025 : les principaux acteurs du private equity à suivre en France

Le private equity tricolore reste fortement concentré, avec quelques groupes maîtres du jeu qui accaparent toujours la majorité des capitaux. Mais la donne évolue : de nouvelles signatures émergent, souvent grâce à des positionnements précis ou une expertise ciblée.

En haut de l’affiche, Ardian garde son leadership incontesté, orchestrant aussi bien des opérations de transmission que de développement à grande échelle. Eurazeo a construit sa force sur l’accompagnement des PME et ETI, tout en s’ouvrant à des univers innovants et multiples.

Certains gestionnaires de taille moyenne, eux, gagnent du terrain. Eiffel Investment Group s’est imposé sur la dette privée et la transition énergétique, surfant sur l’intérêt croissant autour des critères ESG. Capza et Parquest Capital se distinguent sur la cible mid-cap, avec une relation de proximité et un flair certain pour adapter leurs solutions aux réalités des entreprises.

Panorama des leaders 2025

Pour prendre la mesure de ceux qui comptent vraiment cette année, voici les sociétés qui redéfinissent la donne :

  • Ardian : transmission de capital, approches multiples, présence internationale affirmée
  • Eurazeo : innovation, soutien rapide aux PME et ETI, diversité des secteurs couverts
  • Eiffel Investment Group : dette privée, virage fort vers la transition énergétique, culture ESG solide
  • Capza : mid-cap, flexibilité d’intervention, écoute entrepreneuriale
  • Parquest Capital : transmission, savoir-faire sectoriel, attention particulière à la gouvernance

L’énergie de cette filière française s’appuie sur la complémentarité des acteurs en place. Rester en tête impose d’inventer, d’affiner son mode d’intervention, et de bâtir des réponses adaptées à une scène européenne en transformation rapide.

Tendances, chiffres et perspectives : ce que révèlent les données du marché pour les investisseurs

L’élan n’est pas près de retomber : près de 36 milliards d’euros levés en 2024. Stratégies qui se multiplient, appétit croissant des établissements institutionnels mais aussi montée en puissance de l’accès aux particuliers, via notamment l’assurance vie ou le plan épargne retraite. Cette démocratisation change la donne, en diversifiant la base d’investisseurs et en accélérant la diffusion de ce modèle d’investissement.

Les chiffres récents laissent voir une recomposition des flux : les fonds spécialisés ESG ne cessent d’augmenter leur part, portés autant par la volonté de donner du sens aux placements que par l’écriture des nouvelles normes européennes. Les rendements observés sur dix ans restent enviables, avec une moyenne oscillant entre 11 et 12 %, à comparer avec les traditionnels produits cotés, même si les horizons de sortie sont plus lointains et appellent une vraie patience.

Trois mouvements s’imposent si l’on veut comprendre la dynamique actuelle :

  • L’ouverture des fonds au grand public : davantage d’options via assurance vie ou PER, conduisant à une popularisation du private equity.
  • L’importance accrue des critères ESG : une adoption massive dans le choix des projets et la valorisation des entreprises en portefeuille.
  • L’accélération de l’internationalisation : expansion au-delà des frontières qui consolide la présence française sur le marché européen.

Solide face aux turbulences, le private equity demeure source de performance et d’innovation. Demain, sur la scène européenne, seuls les fonds capables d’apprendre, d’ajuster leur trajectoire et de prendre des paris justes continueront à peser. À chacun d’écrire la suite.